Lundi 30 mai 2016

Santé

Hôpital de Saint-Nazaire : Le personnel de psychiatrie mobilisé contre la restructuration

Le personnel de psychiatrie de l’hôpital de Saint-Nazaire était en grève aujourd’hui contre une restructuration du secteur, qui entrainera la suppression de quinze postes sur un total de 174, avec la fermeture de l’une des six unités de psychiatrie de la ville.

Sur les 18 lits du secteur psychiatrie appelés à disparaître au sein de l’hôpital de Saint-Nazaire, seulement deux ou trois lits seront redéployés dans chacune des cinq autres unités.

Le regroupement des trois accueils de jour psychiatriques sur un seul site est également à l’ordre du jour, dans un contexte où la Cité sanitaire - nouvelle dénomination de l’hôpital - devrait enregistrer un déficit de 1,5 million d’euros fin 2016.

Manifestation devant l’Agence régionale de santé

A l’appel de leurs syndicats, les salariés ont manifesté ce matin à Nantes devant le siège de l’Agence régionale de santé (ARS), où une délégation a été reçue. Les syndicats demandent le gel de la restructuration et réclament la mise en œuvre des moyens humains nécessaires aux missions de soins et à la sécurité des patients et des personnels.

Manque cruel d’effectifs

« L’ARS doit maintenant recontacter la direction de l’hôpital. En tous cas, il n’est pas question pour nous d’accepter le projet actuel, alors que le manque d’effectifs se fait déjà cruellement sentir », indique Nathalie Pouhaut, secrétaire du syndicat FO de la Cité sanitaire, « Une infirmière a été agressée par un patient il y a quelques semaines et c’est arrivé parce que ses deux collègues ont été appelé d’urgence en renfort dans le service voisin et qu’elle s’est retrouvée seule, ce qui ne serait pas arrivé avec des effectifs en nombre suffisant. »

Le syndicat FO déplore en outre avec cette restructuration « un formidable gâchis de compétences ». Car la transformation du service qui va fermer en unité pédo-psychiatrique avait été dans un premier temps envisagée. « Des personnels qui se sont formés à cette spécialité se retrouvent aujourd’hui plutôt désemparés », explique Nathalie Pouhaut.

Un mouvement qui dure

La mobilisation des personnels de la psychiatrie dure maintenant depuis plusieurs semaines. Le 2 mai, ils avaient fait grève et s’étaient rassemblés dans le hall de la Cité sanitaire de Saint-Nazaire, puis avaient bloqué un comité technique d’établissement.

 

Les salariés doivent maintenant se réunir en assemblée générale le 6 juin pour décider des éventuelles suites à donner à leur mouvement. Une poursuite, voire une extension de la mobilisation n’est pas à exclure. la grogne monte dans d’autres services, comme en chirurgie, où quinze lits viennent d’être fermés, ou en gastro-entérologie, où la suppression de quinze lits a été annoncée


Vendredi 27 mai 2016

COMMUNIQUE CGT, FSU, FO, SOLIDAIRES, UNEF, UNL, FIDL

Loi Travail : un nouvel élan avec plus de salarié-es, jeunes, privé-es d’emploi, retraités dans l’action

 

La mobilisation contre le projet de loi travail s’amplifie et s’enracine durablement pour le retrait du projet de loi et l’obtention de nouveaux droits.

 

La détermination des salarié-es, jeunes, privé-es d’emploi et retraité-es est sans faille, comme le démontrent le nombre de manifestants ce jour et le nombre d’initiatives dans les entreprises, les sites industriels, les zones commerciales.

 

La violence des propos tenus par le gouvernement, le mépris à l’égard du mouvement social et son entêtement à ne pas retirer le projet de loi renforce cette détermination.

Les organisations réaffirment les termes de leur courrier commun envoyé le 20 mai au Président Hollande dans lequel elles demandaient à être reçues. Alors que celui-ci dit faire du dialogue social sa méthode de gouvernement, les organisations attendent toujours la réponse à leur courrier.

 

La mobilisation des salarié-es, jeunes et privé-es d’emploi est aujourd’hui majoritaire, l’opinion publique reste massivement défavorable au texte de loi et l’unité des organisations syndicales engagées, représentant du front large et résolu, reste intacte.

Des milliers de nouveaux salarié-es d’entreprises des plus petites au plus grandes, de tous secteurs professionnels sont entrés dans la mobilisation. De nombreux secteurs professionnels restent engagés, souvent dans un mouvement de grève reconductible, comme dans les raffineries, les centrales nucléaires, les ports, les cheminots, la RATP, les transports, etc.

 

Les organisations appellent à poursuivre et amplifier les mobilisations :

 

• En multipliant et en soutenant les actions décidées par les salarié-es en assemblées générales, y compris reconductibles, dès ce soir.

 

• En travaillant à des temps forts de convergence de luttes interprofessionnelles par la grève et les manifestations dans les prochains jours, sur tout le territoire et dans les professions.

 

 

Chaque jour doit être un nouvel élan dans la mobilisation.


Vendredi 20 mai 2016

 

Loi Travail

Communiqué CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL

Communiqué CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL

Toujours déterminé-es : Amplifier la mobilisation, faire respecter la démocratie !

Après plus de deux mois de mobilisation des salarié-es, des jeunes, des privé-es d’emploi et des retraité-es, la mobilisation se poursuit et s’amplifie comme le montre cette journée du 19 mai.

Cette semaine, le développement d’actions, de grèves dans de nombreux secteurs et de blocages pour obtenir le retrait du projet de loi travail et l’obtention de nouveaux droits, montre que la détermination reste intacte.

L’opinion publique reste massivement opposée à cette loi Travail et à l’utilisation autoritaire du 49.3 par le gouvernement.

Le gouvernement n’a pas d’autre issue que celle du dialogue avec les organisations qui luttent pour le retrait de ce projet de loi et pour être écoutées sur les revendications qu’elles portent. C’est pourquoi les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse, UNEF, UNL et FIDL en appellent solennellement au Président de la République.

Des secteurs professionnels sont engagés dans un mouvement de grève reconductible, d’autres vont entrer dans l’action. Les organisations appellent le 26 mai prochain à une journée nationale de grève, manifestations et actions.

Les organisations décident de renforcer l’action par une journée de grève interprofessionnelle avec manifestation nationale à Paris le 14 juin, au début des débats au Sénat. Elles appellent à multiplier d’ici là, sur tout le territoire, des mobilisations sous des formes diversifiées.

Elles décident également une grande votation dans les entreprises, les administrations et les lieux d’étude qui se déroulera dans les semaines à venir en parallèle au débat parlementaire afin de poursuivre avec les salarié-es et les jeunes les débats sur la loi Travail, obtenir le retrait de ce texte pour gagner de nouveaux droits permettant le développement d’emplois stables et de qualité.

La loi doit notamment préserver la hiérarchie des normes, élément protecteur pour tous et toutes les salarié-es.

Cette votation sera remise lors d’un nouveau temps fort qu’elles décideront prochainement.

Les organisations invitent leurs structures à poursuivre la tenue d’assemblées générales avec les salarié-es pour débattre des modalités d’actions, de la grève et de sa reconduction.

Elles se retrouveront rapidement pour assurer l’organisation et la réussite de ces mobilisations et initiatives.

 

Les Lilas, 19 mai 2016


Mercredi 27 avril 2016

 

Appel de l’intersyndicale nationale du 26 avril 2016

 

Les nombreuses initiatives, grèves, manifestations et rassemblements qui se sont multipliés depuis le 9 mars renforcent la détermination des organisations syndicales de salarié-e-s, de lycéen-ne-s et d’étudiant-e-s à obtenir le retrait du projet de loi travail et gagner de nouveaux droits pour les salarié-e-s. Le mouvement est majoritaire dans l’opinion. Le gouvernement doit enfin entendre ces revendications et cesser de répondre aux exigences du patronat.

 

Le rapport de force créé depuis le début du mois de mars a déjà obligé le gouvernement à quelques reculs par rapport au projet initial et à apporter des premières réponses aux organisations de jeunesse. Pour autant, le texte actuel, totalement inacceptable, est porteur de précarité et de reculs sociaux pour les travailleurs-euses et la jeunesse.

 

Gagner le retrait du projet de loi travail est possible. La grève et les manifestations du 28 avril, le 1er mai seront un moyen supplémentaire pour avancer vers cet objectif. La tenue d’assemblées générales dans les entreprises, les services, les lieux d’étude pour débattre de la grève, de son ancrage dans la durée, des modalités d’action doit permettre d’aller plus loin jusqu’au retrait de la loi et l’obtention de nouvelles garanties collectives porteuses de progrès social.

 

Des luttes et mobilisations se développent et se construisent dans de nombreux secteurs autour des questions de conditions de travail et d’études, de salaires et de précarité… Elles doivent être entendues.

 

Le 3 mai va s’ouvrir le débat parlementaire, qui se poursuivra pendant plusieurs semaines. Les organisations syndicales appellent à faire de cette journée un nouveau temps fort de mobilisation et d’initiatives. Ce 3 mai les organisations syndicales prendront la parole publiquement pour exiger des parlementaires réunis à l’Assemblée nationale le rejet du projet de loi et faire entendre leurs revendications.

 

Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL toujours plus déterminées appellent les étudiant-e-s, les lycéen-ne-s, les salarié-e-s, les personnes privées d’emploi, les retraité-e-s à unir leurs forces en participant massivement aux grèves et manifestations du 28 avril, et à renforcer les actions et mobilisations les 1er et 3 mai. D’autres suivront si le projet de loi n’est pas retiré.

 

 

Paris, le 26 avril 2016


mardi 29 septembre 2015

Discours d’ouverture du congrès de la CES/ETUC

Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de la CGT Force Ouvrière

Monsieur le Président de la République, monsieur le Président de la Commission européenne, Monsieur le Président du Parlement européen, Madame la Maire de Paris, chers amis, cher(e)s camarades,

 

A l’occasion de cette séance préalable à l’ouverture de nos travaux, au nom des organisations syndicales françaises membres de la CES et au nom de mon organisation Force Ouvrière, je vous souhaite la bienvenue à Paris et à la Maison de la Mutualité pour ce XIIIe Congrès de la Confédération européenne des syndicats.

 

La CES, ce sont 90 organisations syndicales, 10 fédérations européennes, issues de 39 pays et qui représentent plus de 50 millions de travailleurs en Europe.

 

Souvent appelée la Mutu, cette maison est historiquement la maison des luttes sociales, familière pour de nombreuses générations de militants mais aussi d’artistes, Léo Ferré, Jacques Brel ou Charlie Chaplin se sont produits dans ce théâtre ! A l’origine cette salle comptait 1 789 sièges, chiffre symbolique en référence à la Révolution française.

 

Tout au long de cette semaine nous ne referons peut être pas la Révolution. Mais ce Congrès est, pour la Confédération européenne des syndicats, un moment essentiel pour marquer sa volonté de changer l’Europe.

 

Changer l’Europe, car les politiques économiques menées depuis des années et renforcées depuis 2010, marquées par une austérité systématique, ont fait la preuve de leur échec. Leurs conséquences sociales sont désastreuses.

 

Changer l’Europe pour changer le cours des réformes structurelles régressives qui fragilisent les travailleurs européens. Sont en particulier visés le droit du travail, la flexibilisation des contrats, les politiques salariales, la négociation collective, les systèmes de protection sociale. Je rappelle à cet égard notre attachement profond à la sécurité sociale dont nous allons célébrer en France les 70 ans le mois prochain.

 

Changer l’Europe, c’est renouer avec l’objectif de progrès social. Aujourd’hui, l’Europe est très souvent perçue comme un danger alors qu’elle devrait être porteuse de droits, de garanties et de progrès social. Remettre le social au cœur du projet européen, avec un protocole social de droit primaire, exige d’inverser les modalités de la construction européenne en luttant contre le dumping social entre les travailleurs européens, en égalisant les conditions de concurrence vers le haut, en révisant les Traités et en instaurant un réel dialogue macroéconomique et social au niveau de la zone euro.

 

Changer l’Europe car les travailleurs ne peuvent plus souscrire à une Europe qui privilégie le libéralisme économique et consacre une logique de concurrence entre Etats et donc entre leurs modèles sociaux nationaux. Avant d’être celle des marchés, l’Europe doit être celle des travailleurs.

 

Changer l’Europe car les politiques qu’elle mène renforcent la montée des mouvements de rejet de l’autre. J’ai souvent l’habitude de dire que l’austérité est triplement suicidaire, économiquement, socialement et démocratiquement.

 

Le Congrès de la CES est une opportunité essentielle pour échanger, revendiquer, peser sur le cours de la construction européenne et réaffirmer qu’une autre Europe est possible.

 

A vous toutes et tous, je souhaite un excellent Congrès et un excellent séjour à Paris !


lundi 22 juin 2015

Fonction publique

Les fonctionnaires ne seront pas augmentés avant 2017

Le 16 juin, la ministre a présenté aux organisations syndicales ses ultimes propositions pour améliorer la rémunération des 5,3 millions de fonctionnaires. La revalorisation des grilles salariales s’étalera de 2017 à 2020 et le point d’indice reste gelé.

Les grilles de rémunération, figées depuis trente ans, seront augmentées, en pied et en tête, dans les trois fonctions publiques et les trois catégories. En début de carrière, à partir de 2017, les gains mensuels brut seront de 31 euros en catégorie C, de 40 euros en catégorie B et de 74 euros en catégorie A. En fin de carrière, en 2020, la revalorisation sera de 32 euros brut en catégorie C, 88 euros en catégorie B et 134 euros en catégorie A. En échange, les fonctionnaires, qui jusqu’à présent pouvaient percevoir leur niveau de salaire le plus élevé au bout de vingt-cinq ans, devront travailler trente ans pour atteindre le plafond. La ministre a refusé de dévoiler le coût financier de l’opération..

Chantage inadmissible

Ces propositions font parties d’un projet global sur « les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations des agents publics », qui sera présenté en juillet aux syndicats et soumis à signature en septembre. La Fédération FO de la Fonction publique va lancer une analyse technique de toutes ces évolutions avant de se prononcer.

Pour être appliqué, l’accord devra être majoritaire (50 % des voix aux élections professionnelles), sinon il n’y aura « pas de révision des grilles », a prévenu la ministre.

« C’est un chantage inadmissible », a réagi Christian Grolier, Secrétaire général de FO Fonction publique. Il revendique aussi l’augmentation immédiate du point d’indice (voir Focus) et dénonce son gel prévisible pour 2016 : le premier rendez-vous annuel sur les salaires aura lieu au printemps prochain, soit après le vote du budget. 

Focus : Le gel du point d’indice a déjà coûté 7 milliards d’euros aux fonctionnaires

Le point d’indice, base de calcul de la rémunération des fonctionnaires, est gelé depuis 2010. « Sept milliards d’euros ont été économisés en cinq ans », a reconnu Marylise Lebranchu en conférence de presse le 16 juin. Pascal Pavageau, secrétaire confédéral, rappelle que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de 6 % en cinq ans et de 16 % depuis 2000.

 En trente ans, la moitié des implantations territoriales de services publics ont disparu alors que les besoins de la population ne cessent d’augmenter.


mardi 19 mai 2015

Événement

Comment dix ans de réformes ont réduit le collège

Ce devait être le grand projet du quinquennat de François Hollande, la jeunesse érigée en priorité nationale à travers l’engagement 36 de François Hollande : « Je créerai en cinq ans 60 000 postes supplémentaires dans l’éducation. » Hélas, trois ans après, seuls 3 856 postes (6 %) ont réellement été créés selon Le Monde. Si 28 000 postes de stagiaires enseignants ont aussi effectivement été ouverts, ils permettent avant tout au gouvernement de communiquer sur ses « créations massives » de postes en omettant de préciser qu’il s’agit de stagiaires et non d’enseignants titulaires. En effet, un stagiaire deviendra enseignant à temps plein mais un poste de titulaire supplémentaire ne sera pas nécessairement créé… les stagiaires titularisés remplaçant généralement les départs en retraite.

Ainsi le SNFOLC rappelle que le projet de budget 2015 prévoit 7 220 départs en retraite et que le ministère ouvre 7 200 postes au Capes externe (le principal concours de recrutement des professeurs).

Une forte diminution du nombre de professeurs…

Depuis dix ans, selon les propres bilans du ministère de l’Éducation nationale, le nombre d’enseignants publics dans le secondaire est passé de 430 263 à 380 600, soit une baisse de 11,5 % (11,6 % au collège). Et dans le même temps, le taux d’enseignants non titulaires dans le second degré public est passé de 4 % des effectifs en 2005 à 7,5 % en 2013 selon le ministère. Une progression d’environ 10 000 postes précaires, loin de compenser la disparition de 50 000 titulaires. Chez les personnels non enseignants, la chute a été encore plus massive : - 16,3 %, soit près de 34 000 postes supprimés.

Pour un nombre d’élèves qui augmente

Entre 2005 et 2014, selon le bilan de la rentrée 2014 du ministère, le nombre de collégiens a progressé de plus de 52 700 élèves (+ 2,1 %) quand le nombre de classes a reculé de 1,2 %, soit 1 208 classes en moins. Résultat, le nombre d’élèves par classe au collège est remonté en 2014 à 24,8 alors qu’il était à 24 élèves en 2005.

Lors des dernières élections des représentants des enseignants en 2014, le nombre d’inscrits du corps électoral avait baissé par rapport au scrutin de 2011, une manière contestable de donner la « priorité à la jeunesse ».


mardi 28 avril 2015

Communiqué de Force Ouvrière

Chiffres du chômage : Et ça continue…

En mars 2015, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A augmenté de 0,4 % par rapport au mois de février, soit 15 400 demandeurs d’emploi en plus. Sur un an, le nombre de demandeur d’emploi, sans emploi et tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, augmente de 4,9%.

Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 5 290 500 en France métropolitaine fin mars 2015 (5 590 600 en France y compris Dom) soit une augmentation de 6.7% sur un an.

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes, les demandeurs d’emploi vivent une situation dramatique, qui s’éternise dans le temps.

Et ce ne n’est pas le message « d’un rythme de progression moins élevé » voir « le plus faible enregistré depuis début 2011 » qui les aidera à retrouver un emploi, une stabilité et un salaire décent.

FO continue de marteler que pour faire diminuer le chômage, il est impératif de changer de politique macro-économique afin de retrouver une croissance porteuse d’emplois. C’est indispensable !


mardi 21 avril 2015

Actualité

Investissements des entreprises, l’échec du pacte de responsabilité

Il y a un an, le 28 avril 2014, Manuel Valls déclarait à propos du pacte de responsabilité : « Les marges dégagées par les entreprises doivent servir à l’investissement et à l’emploi. » L’Insee vient de rendre son verdict : si le pacte permet aux entreprises de regagner des marges financières, elles n’investissent pas pour autant et l’institut table sur un investissement « quasi stable » au premier semestre 2015.

 

Constatant cet échec, le Premier ministre, plutôt que d’imposer des contreparties aux entreprises bénéficiaires, leur offre un nouveau crédit d’impôt : 2,5 milliards d’euros sur cinq ans. Pourtant censé être entré en vigueur depuis le 15 avril, le dispositif proposé par Manuel Valls n’est à ce jour décrit que dans un document de communication. Sa principale mesure réside dans une exonération d’impôts supplémentaire sur les investissements industriels réalisés entre mi-avril 2015 et mi-avril 2016. Selon un exemple donné par le gouvernement, l’achat d’une machine-outil de 600 000 euros générerait une économie d’impôts totale de 80 000 euros pour l’entreprise.

 

2,5 milliards d’euros sur cinq ans pour arroser le sable

 

Comme pour d’autres dispositifs gouvernementaux, il est difficile de savoir si son utilisation relèvera d’un effet d’aubaine ou d’une utilité réelle. D’autant plus, selon le secteur économique de FO, que ce sont plutôt les grosses ou moyennes entreprises qui bénéficieront de ces incitations à investir. FO a rappelé au gouvernement qu’« un ensemble de mesures sporadiques ne fait pas une politique publique d’investissement ».


jeudi 12 février 2015

Événement

Un appel à une journée de grève interprofessionnelle

Le XXIIIe Congrès de la confédération FO a décidé d’appeler les salariés à une journée de grève interprofessionnelle pour combattre la politique d’austérité du gouvernement et sa logique triplement suicidaire, économiquement, socialement et démocratiquement. Face à un gouvernement qui est plus sensible aux sirènes du Medef, des notaires, des pigeons ou des banques qu’aux revendications et aux attentes des travailleurs, la confédération a décidé de passer à une étape supérieure de mobilisation.

Après les alertes, la mobilisation

Du boycott de la Conférence sociale en juillet 2014 à la mobilisation du 16 décembre aux Invalides, en passant par la victoire aux élections dans la fonction publique, les alertes émises par la confédération n’ont pourtant pas manqué ces derniers mois vis-à-vis du gouvernement. De nombreux délégués ont dénoncé les conséquences des politiques d’austérité avec un taux de chômage qui atteint des sommets, la dégradation des services publics, la poursuite de la désindustrialisation du pays, une dette qui augmente tout comme les mouvements de rejet de l’austérité.

Par sa résolution générale, le congrès a donc confié mandat à la Commission exécutive d’organiser une journée de grève interprofessionnelle. Le Secrétaire général a affirmé la nécessité d’appeler à cette mobilisation dans une action commune. « La grève est comme la liberté de la presse, a conclu Jean-Claude Mailly, elle ne s’use que quand on ne l’utilise pas. »


Comptes publics / Jean-Claude Mailly : « M. Migaud, demain on l’appellera Mme Thatcher »

La Cour des comptes a rendu public, le 17 juin dernier, son rapport sur « La situation et les perspectives des finances publiques ». Une énième potion d’austérité au détriment des services publics, de l’égalité républicaine et des fonctionnaires.

Cette juridiction financière est chargée de contrôler la régularité des comptes publics, mais également de différents établissements ou entreprises publiques. Cette Cour peut émettre des recommandations si elle identifie des points d’amélioration. Elle est présidée par Didier Migaud, ancien député socialiste, qui fut nommé à ce poste en 2010 par Nicolas Sarkozy.

Selon l’article L.111-3 du code des juridictions financières, « La Cour des comptes vérifie sur pièces et sur place la régularité des recettes et des dépenses décrites dans les comptabilités publiques ». Or force est de constater, rapports après rapports, que la Cour sort de ce rôle de contrôle des dépenses et recettes pour promouvoir quasi exclusivement, à travers ses recommandations, des réductions de dépenses publiques sans un mot sur les recettes. La Cour s’interroge, par exemple, sur le plan d’éco­nomies de 50 milliards annoncé par le gouvernement.

Selon elle, 30 milliards d’économies seraient « encore peu documentées, voire pour certaines incertaines car elles devront être réalisées par des administrations publiques dont l’État ne maîtrise pas les dépenses ». Heureusement, la Cour veille…

Un florilège de propositions réactionnaires

Et n’est pas à court de propositions, comme le déplore la Fédération Générale des Fonctionnaires FO (FGF) : « Vision comptable, dogmatique, libéralisme à tous crins, poursuite de l’austérité, peu importent les qualificatifs, comme à son habitude la Cour des comptes propose de réduire les missions de service public en réduisant toujours plus le nombre de fonctionnaires. » Le Secrétaire général de la Confédération s’interroge : « Est-ce qu’il sait M. Migaud – il n’a peut-être pas l’occasion de le voir–, que quand on va dans les départements, on a des services publics qui ferment ? Il y en a de plus en plus. S’il est républicain, il devrait être attaché à la présence de proximité des services publics. »

Il faut dire que ceux qui se font appe­ler les « Sages de la rue Cambon » n’ont pas lésiné sur les propositions antisociales : « le gel du point d’indice reste impératif », « un allongement du temps de travail permettrait probablement aussi de dégager des économies ». C’est une forme de « double peine » pour les fonctionnaires qui est préconisée analyse la FGF, qui rappelle pourtant que « l’objectif 2013 de suppression de 2 200 postes à la fonction publique de l’État a été largement dépassé », avec la disparition totale en 2013 de 7 172 postes de fonctionnaires.

 

« La Cour des comptes n’a qu’un seul objectif : c’est de regarder les chiffres et d’arriver absolument à 3% du déficit, déplore Jean-Claude Mailly. Que les usagers n’aient plus accès aux services publics, ce n’est pas l’affaire de M. Migaud ». Or FO ne cesse de rappeler que l’austérité est suicidaire socialement, économiquement et démocratiquement. Un proverbe italien rappelle que « le premier degré de la folie est de se croire sage, et le second est de le proclamer. » Les « sages » de la rue Cambon l’illustrent parfaitement par la folie politique qu’ils recommandent