20 octobre 2016
La vente de STX, en bloc ou à la découpe, est officielle

Le tribunal de commerce de Séoul a annoncé le 19 octobre que la date butoir pour recevoir les offres de rachat du groupe STX Offshore & Shipbuilding ou de sa filiale seule, STX France, était fixée au 4 novembre, officialisant ainsi le processus de vente.
Comme le marin l’avait annoncé il y a deux semaines suite aux déclarations de la presse coréenne, le tribunal sud-coréen envisage une vente en bloc mais sans repousser la possibilité de vendre le chantier français seul, en fonction des offres. Les deux options sont donc ouvertes dans l'appel d'offres publié ce mercredi.
D’autant que l’État français, actionnaire minoritaire à 33,3 %, pourra refuser la vente groupée s’il juge qu’il y a un risque de perdre le savoir-faire industriel et d’ingénierie au chantier nazairien, installé sur les bords de l’estuaire de la Loire depuis plus de 150 ans. Michel Sapin, ministre de l’Économie, a d’ailleurs confirmé, le mardi 18 octobre à l’Assemblée nationale, que l’État s’opposerait « à la prise de participations d'actionnaires qui nous paraîtraient mauvais ».
 
Combien d’offres réelles ?


 Le scénario le plus probable, côté français, reste a priori le même à ce jour, du moins dans le cadre d’une vente séparée : le néerlandais Damen, majoritaire, s’associerait dans un tour de table avec les armateurs clients du chantier MSC et RCCL qui font construire actuellement 14 navires à Saint-Nazaire pendant la décennie à venir, et DCNS pourrait, a annoncé Hervé Guillou, son PDG, prendre une participation minoritaire. D’autres industriels ou investisseurs sont intéressés par le chantier (Genting HK, Fincantieri, et l’on parle aussi depuis quelques semaines d’un groupe anglo-chinois).
Mais les offres seront-elles si nombreuses au final ? Pas si sûr. Comme le glisse pragmatiquement une source, « quand une maison est à vendre, il y a beaucoup de visiteurs, mais tous ne font pas une offre… ». C’est aujourd’hui la troisième tentative de vente de la filiale française de STX, les deux autres n’ayant pas abouti.
On comprend bien que Séoul souhaite récupérer un maximum d’argent, alors que STX Offshore & Shipbuilding est sur le point d’être liquidé. Le tribunal central vient d’ailleurs de signifier au constructeur naval qu’il faudrait qu’il coupe de moitié dans ses effectifs coréens s’il voulait être sauvé. Faire monter les enchères de la vente est donc de bonne guerre. Mais prendre le risque de voir la France mettre son véto n’arrangerait sûrement pas les affaires coréennes.
Le 11 novembre, le tribunal convoquera les banques créancières, dont la Banque coréenne de développement KDB, pour valider les offres mais aussi le plan de restructuration du chantier naval sud-coréen.
Véronique COUZINOU


Mercredi 12 octobre 2016

Chantier naval de Saint-Nazaire, une délégation de FO reçue à Bercy

Une délégation FO composée notamment (de gauche à droite) de Claude Arnau (Syndicat des Métaux de Saint Nazaire), Nathalie Durand-Prinborgne (FO STX), et Michel Le Roch (Secrétaire de l’Union départementale de Loire-Atlantique) étaient reçus au ministère des Finances à Paris, le 11 octobre 2016. Photo : F. Blanc CC BY - NC 2.0

 

Depuis fin août 2016, la vente annoncée du chantier naval de Saint-Nazaire par le groupe STX, en grande difficultés financières, inquiète les salariés et représentants du personnels. Carnet de commande plein, technologies de pointes, la bonne santé du chantier de Saint-Nazaire pourrait attiser les convoitises de concurrents ou de fonds à l’affut d’un coup financier.

Avant même l’annonce de la mise en vente des chantiers navals (voir nos articles du 25 août et du 13 septembre) début septembre, FO avait demandé à être reçu par le gouvernement afin que L’État, actionnaire à hauteur de 33% de STX Europe, assume ses responsabilités et pérennise le site et son activité florissante. Une délégation composée de Nathalie Durand-Prinborgne, secrétaire de la section FO de STX France, Michel Le Roch, secrétaire de l’UD FO 44, Claude Arnau secrétaire du syndicat des Métaux de Saint Nazaire et Eric Keller responsable du secteur naval de la fédération FO Métaux a enfin rencontré plusieurs conseillers du Secrétaire d’état à l’Industrie, du ministère de l’Économie et du ministère du Travail.

Depuis quelques jours, les évènements s’accélèrent. Un article de Libération du 10 octobre révélait que la Cour centrale du district de Séoul souhaitait contraindre STX à céder l’ensemble de ses activités et non plus sa seule filiale STX Europe. Cette décision réduirait le nombre de repreneurs potentiels mais le risque de transferts technologique voire d’activité persisterait tant la bonne santé des chantiers de Saint-Nazaire font figure d’exception dans un secteur structurellement en difficulté depuis la crise financière de 2008.

Les leviers de L’État actionnaire

Or le gouvernement dispose de plusieurs leviers pour assurer l’avenir de ce chantier. D’une part sa minorité de blocage, l’état étant actionnaire à hauteur de 33% de la filiale mais le gouvernement peut également utiliser son droit de veto si le repreneur potentiel ne lui convenait pas (le « décret Montebourg » concernant les investissements étrangers en France et qui doit protéger les entreprises considérées comme « stratégiques »).

Interrogé lors des questions à l’Assemblée Nationale le 11 octobre, le Premier Ministre a affirmé « nous veillerons à ce que les nouveaux actionnaires puissent fournir les investissements nécessaires non seulement à la préservation de l’emploi mais d’abord au développement des chantiers ». Faisant un parallèle avec un dossier récent, il a par ailleurs rappelé « Dans ce dossier comme dans d’autres, l’État actionnaire jouera pleinement son rôle de stratège, comme nous l’avons fait pour Alstom, nous ferons pour STX ».

 

FO maintient sa revendication de nationalisation

Si ces propos ont été confirmés par les conseillers ministériels, les représentants syndicaux ont notamment rappelé le précédent de General Electrics qui s’était engagé à créer 1 000 postes lors du rachat d’Alstom mais a annoncé vouloir en supprimer 765 en France en janvier dernier... Les engagements que L’État peut demander à des actionnaires ont donc leur limite. C’est pourquoi FO a maintenu et réitéré sa revendication d’une nationalisation voire a minima du passage d’une minorité de blocage à une majorité de contrôle.

 

Nathalie Durand-Prinborgne ajoute que la délégation gouvernementale a réaffirmé que « quels que soient le ou les nouveaux actionnaires de STX France, L’État conservera sa minorité de blocage de 33%. » En outre la délégation a également confirmé que le choix d’une vente globale ou par lot ne sera pas tranché par la justice coréenne avant plusieurs mois. Pour les 2 600 salariés du site et les 4 000 emplois induits à Saint-Nazaire, ce n’est donc que le début d’une longue partie de poker menteur.


Lundi 3 octobre 2016

 

Vente du chantier STX de Saint-Nazaire : FO en appelle à l’État

Le groupe coréen STX a confirmé le 8 septembre la mise en vente du chantier naval de Saint-Nazaire, dont il est l’actionnaire majoritaire. FO revendique toujours la nationalisation du site pour garantir sa pérennité.

C’était un secret de polichinelle. Sans surprise, le groupe coréen STX Offshore et Shipbuilding, au bord de la faillite, a confirmé le 8 septembre la mise en vente du chantier naval de Saint-Nazaire, dont il est l’actionnaire majoritaire (66,6%) depuis 2008. La maison-mère, qui croule sous 243 millions d’euros de dettes, a un besoin urgent de liquidités.

Son objectif est d’avoir bouclé la vente avant la fin de l’année. STX recevra les offres des acheteurs potentiels en octobre et choisira son candidat en novembre. Ce sera la troisième cession du site en dix ans.

Trois repreneurs potentiels

Le chantier naval de Saint-Nazaire, qui emploie 2500 salariés, a un savoir-faire convoité. En mai dernier, il avait livré l’Harmony of the Seas, le plus gros paquebot du monde. Et avec quatorze paquebots à construire, son carnet de commandes est plein pour dix ans.

L’État français, actionnaire minoritaire (33,3%), a un droit de regard sur tout changement d’actionnaire et une minorité de blocage. A la recherche d’un repreneur, il serait notamment en négociation avec trois candidats potentiels : l’italien Fincantieri, le néerlandais Damen, et le groupe asiatique Genting Hong-Kong.

Le dernier chantier naval de France

« Nous ne voulons d’aucun d’entre eux », prévient Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée FO au chantier naval de Saint-Nazaire. L’italien, un concurrent direct de STX, a passé un partenariat avec la Chine en lui cédant une partie de son savoir-faire. Le candidat asiatique fait, lui aussi, courir le risque d’un transfert de technologies qui condamnerait à terme le chantier naval français. Quant au Hollandais, qui intervient également dans le domaine de la défense, il entrerait directement en concurrence avec le groupe français DCNS, spécialiste des navires militaires et avec qui STX collabore depuis des années. "Si nous ne pouvons plus travailler avec DCNS, ça pose problème", ajoute la déléguée FO.

Pour assurer la pérennité du site et de tous les emplois, FO revendique sa nationalisation, ou au moins une prise d’actionnariat majoritaire de l’Etat, même temporaire. « Il faut sauver l’entreprise, nous sommes le dernier chantier naval de France, alors que nous avons la deuxième surface maritime au monde après les Etats-Unis », poursuit la déléguée FO.

Les salariés inquiets

Dans un courrier daté du 25 août 2016, la section syndicale FO du chantier naval, avec l’union départementale de Loire-Atlantique et le syndicat de la métallurgie de Saint-Nazaire, demandaient à être reçus dans les meilleurs délais par le Premier ministre Manuel Valls. Toujours dans l’attente d’un rendez-vous, ils ont réitéré leur demande début septembre auprès du préfet.

 

« Il nous a assuré que le dossier est suivi de très près par le gouvernement, mais nous voulons dire de vive voix à Manuel Valls ce que nous pensons, ajoute Nathalie Durand-Prinborgne. Nous voulons aussi avoir des pistes, nous avons besoin de rassurer les salariés, ils sont très inquiets pour l’avenir. »


Accord Salariale 2015 de 3,5% "AG+AI" chez SIMRA Production

L'accord salarial si on devait l'évaluer à la masse salariale de base du site, il se situerait aux alentours de 3.5% en moyenne, l’accord englobe (les personnels de SEGULA Nanterre  + direction site de Casablanca étant rattachés à SIMRA Prod augmente la masse salariale) les salaires de base se situe à 1950€ environ.

De plus la prime d'ancienneté étant calculée sur le salaire de base (1 à 17%), ce qui mécaniquement augmente le %

La revendication de l'obtention d'un 13ème mois n'est pas abandonnée pour cela il faut pour 2016 que tous les DS/FO du département SIMRA (production, services, AIS) aient une revendication commune pour plus de poids.

La photographie de la nouvelle équipe issue des dernières élections professionnelles du 25 novembre 2014 qui à conduit à faire disparaître la CFDT du paysage de l'entreprise.         

De Gauche à droite en arrière-plan : Gildas Burgeot-Jean-Yves Aoustin-Kevin Moyon et Bruno BERTRAND

De gauche à droite devant ; Karim Slimani-Philippe Gilloury (moi-même DS-FO) - Vincent Evans et Franck HUGUET