La guerre franco-allemande de 1870 provoque une interruption dans le développement du mouvement ouvrier, de même qu'un ralentissement dans l'activité de l'Association Internationale des Travailleurs. Toutefois, l'effervescence et la révolte populaire se manifestent dans l'insurrection du 18 mars 1871, lorsque la Commune fut proclamée à Paris.   La cause originelle du soulèvement ouvrier était non seulement la grande misère, conséquence du siège de la capitale, mais une réaction instinctive à la capitulation et à la défaite qui avaient exaspéré et bouleversé les masses populaires, considérant la Commune comme leur salut et le triomphe de la justice sociale. 
Le Conseil général de la Commune se composait de militants jacobins, blanquistes et internationalistes. Ces derniers, bien qu'ils étaient en minorité, firent prévaloir et réussirent à faire accepter par la majorité un programme économique et social précis qui correspondait aux besoins immédiats et à la volonté d'émancipation de la classe ouvrière. C'est, en effet, aux délégués de l'Internationale, notamment Varlin, Frankel, Vaillant et Malon que revient le mérite d'avoir poursuivi jusqu'à la Semaine sanglante, une action concertée avec les Chambres syndicales. C'est grâce à l'influence idéologique de l'Internationale que les organisations ouvrières et les sociétés coopératives jouèrent un rôle actif dans la vie sociale et économique de la Commune. Pour la première fois, Varlin et Frankel, tous deux imbus des idées syndicales, réalisent les revendications ouvrières, pour lesquelles ils ont lutté sous le Second Empire, et font des innovations révolutionnaires dans le domaine du travail et de la production. 

Le premier acte de Léo Frankel, chargé du ministère du Travail et du Commerce, fut de faire une enquête minutieuse et détaillée sur la situation économique des travailleurs. Pour lutter contre le chômage, il fit ouvrir dans les mairies des vingt arrondissements de Paris, des bureaux d'embauches. Aussitôt après, il prescrit par un décret que les ateliers abandonnés par les patrons seront dirigés par les coopératives ouvrières, et que les propriétaires anciens seront indemnisés. Un autre décret interdisant les amendes et les retenues sur les appointements et les salaires dans les administrations publiques et privées, restitue celles qui avaient été perçues depuis le 18 mars. Frankel promulgue encore deux décrets particulièrement importants: l'interdiction du travail de nuit dans les boulangeries et la liquidation du Montde-Piété qu'il propose de remplacer par «une organisation sociale qui donnerait aux travailleurs des garanties réelles de secours et d'appui en cas de chomage et de maladie». 

Le ministre ouvrier met en application son programme syndical, en fixant le salaire minimum et la durée du travail des employés des Ateliers du Louvre. Frankel propose la journée de huit heures; la majorité de la Commune adopte la journée de dix heures. Et, enfin, un autre décret fixe le maximum des traitements à 6.000 francs par an. 

Dans les adjudications, Frankel favorise surtout les organisations ouvrières, avec lesquelles il collabore pendant toute la durée de la Commune. Il stimule, avec Varlin, l'activité coopérative et encourage la réorganisation des corps de métiers: 34 chambres syndicales, 43 associations de production et 7 coopératives d'alimentation fonctionnent. 

Telle était l'action positive, mais provisoire de Léo Frankel, un des premiers législateurs des revendications et des droits ouvriers en faveur de la classe laborieuse. Mais, malheureusement, tous les résultats et avantages acquis furent perdus après l'écrasement sanglant de la Commune.